mardi 18 décembre 2012

Critique : Mémoire en cage, de Thierry Jonquet


Date de parution : 1982
Genre : Néo-polar

Thierry Jonquet fut un des grands romanciers du mouvement néo-polar français, dont le chef de file était Jean-Patrick Manchette. Mémoire en cage est son premier roman publié.

Ce court roman nerveux se passe dans le secteur médical, un monde que connait bien l’auteur pour y avoir travaillé. L’histoire est bien menée, prenante et très sordide : tous les personnages ou presque sont des salopards répugnants. L’histoire est effroyablement glauque, à réserver aux adultes endurcis.

Le procédé narratif est original : certaines scènes sont écrites à la troisième personne tandis que d’autres sont racontées par les personnages. Il y a donc de nombreux narrateurs, technique artificielle mais prenante.

Le style de l’auteur est à l’image du procédé narratif : percutant et assez original.

Exemple, l’inspecteur de police veut poser une question indiscrète à Isabelle :

Isabelle a eu un geste bref et impérieux de la main pour signifier peu importe, posez, posez, nous verrons ensuite.

J’aime bien cette mise en scène parlante d’un simple geste que le narrateur interprète comme une réplique entière.

L’histoire ? Dans un centre de soins, une ado gravement handicapée physiquement voue une haine farouche à l’un des médecins. Elle se fait passer pour débile mentale alors qu’elle a toute sa tête. Que mijote-t-elle ? Et ce jeune stagiaire obsédé sexuel, qu’est-ce qui le tourmente ? Le docteur n’a pas l’air net non plus. Personne n’est net, d’ailleurs. Il y a des cadavres dans les placards et leur odeur est immonde. Préparez-vous à gerber…

En conclusion, Mémoire en cage est un court roman punchy et aussi noir que l’âme humaine peut l’être.

 

 
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3 commentaires:

  1. Je me répète, mais voilà une critique qui donne envie de découvrir Jonquet, avec précaution, apparemment.

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  2. J'aime beaucoup Jonquet, mais celui-ci, je ne l'ai pas lu. Ce sera chose faite bientôt, grâce à vous.

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  3. Tant mieux ! C'est l'objectif d'un tel billet.

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