Jean-Bernard
Pouy fait partie des maîtres du néo-polar, dont ce très court roman paru en
1985 constitue un classique. 35 000 mots seulement environ, le texte se
situe en fait entre la nouvelle et le roman. Les anglophones utilisent le terme
novella.
Elle, racontée à la troisième personne,
est une actrice, une star, même. Elle se retrouve en cavale, en galère et en
chagrin : son amour de producteur vient d’être assassiné et elle craint
pour sa vie.
Lui, narrateur à la première personne,
se révèle un anarchiste gauchiste très violent. Un marginal, rejeté à cause de
la tache de naissance qui le défigure et en raison de son passé trouble de
taulard. Il constitue le service d’ordre d’un groupe de rock en tournée en
France. Une groupie nommée Suzanne se fait assassiner. La police, comme
souvent, n’est bonne à rien, mais alors à un point caricatural. Donc notre
costaud révolté, qui en pinçait pour la jeune Suzanne, enquête auprès de la
petite troupe pour dénicher le coupable.
Elle et lui, leurs chemins vont se croiser. Ça va faire des étincelles.
L’intrigue est
faible : j’ai deviné l’identité de l’assassin 80 pages avant la fin.
Fâcheux pour un polar, même néo. L’intérêt du livre réside ailleurs : les
monologues intérieurs et le style brillant créent une ambiance prenante et
invitent à la réflexion. Le genre se situe donc plutôt vers le rayon de la
littérature générale.
Conclusion :
si vous cherchez une intrigue à suspense, passez votre chemin. Si vous aimez
les romans bien écrits, psychologiques, avec un zeste de philosophie, alors
foncez !
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