Sous-titre :
Une Parisienne en Mongolie
Éditeur :
Albin Michel
Date de
parution : 2004
Genre : Récit
de voyage mystique et ethnologique
Corine est une
grande voyageuse mystique. En Amazonie, lors de sa première rencontre avec un
chamane, elle a entendu en rêve un chant diphonique. Seuls les chamanes mongols
le pratiquent : alors cette fois, direction la Mongolie.
Un chamane est
une personne qui entre dans un état de conscience altéré (la transe),
volontairement, afin de contacter et d’utiliser une réalité cachée en vue
d’acquérir connaissance, pouvoir et faculté de guérison, selon Michael Harner
(1979). Pilier des peuples primitifs, le chamane cumule souvent les fonctions
de prêtre, guérisseur, devin et médiateur. Médiateur entre les hommes, mais
surtout entre le monde réel et celui des Esprits.
Corine se
moque pas mal de l’aspect social et thérapeutique. Comme tous les humains, elle
cherche à satisfaire son intérêt égoïste. Elle est depuis trois ans en deuil de
son amoureux et n’arrive pas à l’oublier. Au point d’espérer entrer en contact
avec lui grâce à la transe !
Elle réussit à
assister à une cérémonie chamanique. Et là, paf ! Uniquement en écoutant
les battements du tambour magique (180 battements par minute, comme la musique
techno), elle entre en transe. Celle-ci s’obtient généralement par l’ascèse ou
les produits psychotropes (amanite tue-mouche dans nos régions). Mais pour certains,
la musique appropriée suffit : la preuve. Peut-être le deuil inconsolable
augmente-t-il la perception de Corine, ou peut-être sa santé mentale s’est-elle
altérée par le chagrin…
Pendant la
transe, elle ne sent plus la douleur. Elle devient un esprit, un loup, et
voyage dans le monde des Esprits. Elle voit un vieillard. Surtout, elle voit une
porte, qu’elle n’ose franchir car c’est dangereux. La transe est-elle un voyage
intérieur ou bien vers une autre dimension ? La question reste ouverte.
Corine fait la
rencontre d’une chamane expérimentée qui accepte de la former. Alors elle vit
en semi-nomade avec la famille de la chamane, dans la steppe. Tous logent dans
un tipi. Ils élèvent des rennes, possèdent chiens et cheval. Corine apprend à
traire les rennes, les regrouper, couper le bois, résister au froid. Bref,
vivre comme nos ancêtres du néolithique, vodka en plus. Que ne ferait-elle pas
pour retrouver son chéri ?
Sous la
houlette de la chamane mongole, elle effectue plusieurs voyages intérieurs.
Elle ose enfin ouvrir la porte du son,
comme elle la nomme. Mais, grosse déception, le défunt chéri n’est pas derrière
cette porte. La vie et l’apprentissage continuent.
Il est
passionnant de constater que le phénomène du chamanisme ne semble pas
culturel : une Française peut avoir ce don. Il s’agit donc d’un phénomène
universel.
Le chamanisme
est la première religion de l’humanité, depuis l’aube des temps. Certains
affirment que les croyances et les mythes fondateurs des grandes religions
actuelles et passées viennent des visions des chamanes en transe. C’est eux qui
nous ont communiqué la notion de l’au-delà.
Un témoignage
unique sur le phénomène de transe, un récit ethnologique saisissant, un style
et un ton vivants : Corine Sonbrun signe un livre exceptionnel et passionnant.
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