mercredi 10 avril 2013

Juan Solo ou la bande dessinée cruelle


Tome 1 : Fils de flingue
Scénariste : Alexandro Jodorowsky
Dessinateur : Georges Bess
Éditeur : Les Humanoïdes associés
Date de parution : 1995
Genre : roman graphique noir 

Un bébé abandonné est recueilli par un nain difforme travesti et prostitué, dans un bidonville quelque part en Amérique Latine. Son enfance est un enfer. Son père adoptif, le nain, est battu à mort par des voyous sous ses yeux. Avant de s’éteindre, il lui lègue un vieux pistolet.

Alors, de victime l’enfant devient bourreau. Tel Tony Montana, il décide de gravir l’échelle asociale par n’importe quel moyen. Et ça y va : vols, viols, actes de barbarie, meurtres d’innocents. Il déchaine un enfer de violence pour parvenir à ses fins.

Le thème central est un classique : un homme à l’enfance particulièrement difficile est-il coupable de ses exactions ? Est-ce la société qui génère les pires monstres ?

Le dessin n’a rien d’exceptionnel, par contre les couleurs sont particulièrement réussies. Les teintes dominantes varient en fonction du décor mais aussi de l’atmosphère.

Le point fort de cette BD, c’est le scénario. Glauque, dur, hyper violent mais percutant. L’histoire est rondement menée, sans pour autant bâcler la psychologie des personnages. Du grand art. Dépaysement exotique sanglant garanti. Pas de risque de s’attacher à un personnage plus qu’un autre : tous des salauds amoraux, à commencer par Juan Solo. C’est peut-être le reproche qu’on peut faire : tous plus mauvais les uns que les autres à part le père adoptif de Solo qui conserve une once d’humanité. Peut-être est-ce Juan Solo qui attire les méchants durs à cuire partout où il passe, laissant derrière lui une trainée sanglante.

Tout est montré crument, sexe comme meurtres. Pas de tabous ni de chichis.

Pour personnes majeures à l’ancienne (21 ans).

 


 

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