Lucy Maud
Montgomery fut une romancière canadienne. Paru en 1908, son premier roman
publié devint un best-seller mondial, plus de 50 millions d’exemplaires vendus
selon Wikipédia.
C’est
l’histoire d’un frère et d’une sœur assez âgés qui décident d’adopter un garçon
orphelin pour les aider aux travaux de la ferme. Or par erreur, c’est une fille
nommée Anne qui se présente. La sœur veut la renvoyer, mais elle finit par s’attacher
à l’enfant.
Car Anne n’est
pas une fille de onze ans comme les autres. Elle a quelque chose de
« piquant », comme un supplément d’âme. Sensible, enthousiaste,
ardente, passionnément romantique, théâtrale, elle déborde d’imagination et de
verve. Cette imagination lui permet de transcender la réalité, de se réfugier
dans un monde enchanteur afin de supporter les grandes difficultés de sa vie
d’orpheline. Comme elle fait preuve d’un caractère indomptable et d’un orgueil
à la mesure de son intellect, alors, lecteurs, attendez-vous à des zones de
turbulence tantôt amusantes, tantôt déchirantes.
Le récit de
Montgomery fleure bon la poésie. Son style n’apparait pas désuet, peut-être
grâce à une traduction dépoussiérée. Certains passages sont vraiment intenses,
touchants, bouleversants, sans tomber dans la mièvrerie moralisatrice. La
psychologie des personnages principaux est crédible, le récit bien mené, les
descriptions (prisées à l’époque) sont digestes grâce à la plume poète de l’auteur.
Il y a même de l’humour.
La maison aux pignons verts n’est pas un
roman pour la jeunesse, non, c’est un roman pour tout public, les plus
difficiles à écrire, dans la veine de Heidi
de Johanna Spyri et de Black Beauty d’Anna Sewell, mais
encore mieux si la chose est concevable.
Bien sûr,
cette enfant de onze ans s’exprime vraiment très bien pour quelqu’un qui a très
peu fréquenté l’école. La licence romanesque permet de transcender la réalité, à
la manière de l’imagination de l’héroïne. Anne est un super-enfant, magnifiant
les qualités mais aussi les travers si attendrissants de l’enfance.
Les Japonais
ne s’y sont pas trompés : La maison
aux pignons verts est une figure imposée de leur cursus de littérature
étrangère depuis 105 ans.
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